Suite du programme « terres de biodiversité » dans le Gers

Attirer les rapaces pour diminuer les ravageurs de cultures : un atelier nichoir proposé par la Délégation LPO Gers en partenariat avec la Chambre d’agriculture

Plusieurs rapaces sont de bons auxiliaires des cultures, en consommant des ravageurs, insectes et petits mammifères principalement. Afin de les attirer, les agriculteurs du Gers ont été conviés à un atelier de construction de nichoirs.

Le Faucon crécerelle, l’Effraie des clochers ou encore la Chevêche d’Athéna sont des rapaces « utiles » en agriculture car ils régulent de façon efficace les populations de petits mammifères qui composent plus de 50% de leur régime alimentaire, comme les campagnols, musaraignes, souris, mulots ou rats.

Ces rongeurs sont des ravageurs de cultures et causent des désagréments sur les exploitations : consommation des récoltes en maraîchage comme en prairies et grandes cultures notamment sur blé et colza, salissures des stocks, souillures de l’alimentation des élevages… Accueillir ces oiseaux sur son exploitation agricole n’est pas dérangeant, ni contraignant, et peu coûteux, évitant notamment la pose de pièges ou la dératisation chimique.
Ces rapaces sont en effet de véritables alliés ! Sans les éradiquer complètement, ils évitent les pullulations et les impacts des rongeurs. Pour exemple, avec sa nichée, un couple d’Effraies consomme annuellement 4 à 5 000 proies (50 à 80% de campagnols), soit environ 160 kilos de rongeurs sur son site de reproduction. Le Faucon crécerelle, quant à lui, avale jusqu’à 1 500 proies par individu et par an, majoritairement des souris et campagnols, mais aussi petits passereaux et gros insectes.
Les bâtiments, anciens ou récents, les granges, greniers, stabulations… et les grands arbres, dans les endroits peu fréquentés, sont des lieux de prédilection pour ces rapaces qui y installent facilement leur nid. En leur offrant le gîte, les agriculteurs peuvent également contribuer à la sauvegarde de ces espèces emblématiques des territoires ruraux, mais néanmoins menacées par la raréfaction de leurs sites de nidification, et s’engager en faveur de l’environnement.
Chaque espèce a ses caractéristiques ; la forme et l’emplacement des nichoirs varient en fonction de l’espèce qu’on souhaite favoriser. Si l’Effraie des clochers niche préférentiellement à l’intérieur des bâtiments, les nichoirs à Faucon crécerelle seront implantés à l’extérieur (fixés sur une branche, une façade de bâtiment), tandis que les nichoirs à Chevêche d’Athéna peuvent s’installer à l’intérieur comme à l’extérieur.
Afin de sensibiliser les exploitants agricoles sur les rapaces et de les conseiller sur l’installation de nichoirs, un atelier a été organisé le 29 mars 2024, chez les agriculteurs Marie et Nicolas Rey. Cinq agriculteurs ont ainsi pu découvrir le monde fascinant des rapaces, apprendre à les reconnaître, puis fabriquer et repartir avec un nichoir pour l’Effraie des cloches, la Chevêche d’Athéna ou le Faucon crécerelle.

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