La diversité dans les étages
Les rivières qui descendent du plateau de Lannemezan ont structuré les paysages du sud du Gers.
Les vallées de l'Osse, de la Baïse, du Gers, de l'Arratz, de la Gimone, présentent des successions de milieux identiques de l'ouest vers l'est, en passant d'un cours d'eau à l'autre, le promeneur rencontre en rive droite des coteaux secs, argilo-calcaires, aux pentes assez fortes, couvertes de landes, de pelouses sèches plus ou moins pâturées, ou de bois de chênes pubescents. Ces boisements sont fréquents au sommet des coteaux. Des zones de prairies leur succèdent et, lorsqu'on se rapproche de la rivière, des cultures de céréales, d'oléagineux, et parfois encore, des prairies humides. Cette diversité de milieu explique sa richesse, confortée par le maintien des haies.
Les Genêts hérissés (Genista horrida) ont trouvé dans les coteaux de la Vallée de la Lauze des conditions pédoclimatiques proches de celles des sierras espagnoles dans lesquelles il recolonise les zones détruites par les incendies et les hauts plateaux. Cette station des << coussins de belle mère » est unique dans le Gers et, par ailleurs, l'espèce n'est présente qu'en quelques points du versant Nord des Pyrénées.
De nombreuses espèces d'orchidées se rencontrent également dans ces milieux secs et calcaires. 28 espèces sont recensées dans l'ensemble naturel constitué par les bois, les coteaux et les prairies où l'action du pâturage, lorsqu'il subsiste, favorise leur croissance en empêchant la fermeture du milieu.
Ces terrains secs, ensoleillés, à végétation buissonnante éparse, constituent l'habitat de prédilection d'étonnants reptiles comme la Coronelle girondine (Coronella girondica), non venimeuse et inoffensive. Elle est plus active au crépuscule et pourchasse les lézards. La Couleuvre verte et jaune (Coluber viridiflavus), plus commune, est aussi plus agressive et peut mordre fortement pour se défendre, sans être venimeuse. Le Lézard vert (Lacerta viridis) se rencontre fréquemment le long des chemins.
Le Circaète jean-le-blanc (Circaetus gallicus) est le principal rapace prédateur de ces reptiles et il arrive qu'on puisse l'observer, volant sur place, pour guetter et surprendre ses proies.
Les rapaces sont nombreux dans ces coteaux : la Buse variable (Buteo buteo), le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), la Bondrée apivore (Pernis apivorus) ainsi que l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus) et le Faucon hobereau (Falco subbuteo).
L'Alouette lulu (Lullula arborea), le Pouillot de Bonelli (Phylloscopus bonelli) et le Pipit des arbres (Anthus trivialis) forment un trio caractéristique dans nos zones de coteaux. Ils fréquentent tous trois les terrains à végétation basse ou rase, secs et caillouteux, parsemés de broussailles et de buissons.
Le long de la rivière où des ruisseaux affluents, lorsque quelques prairies entourées de haies subsistent, la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) s'installe durant la première quinzaine de mai, dès son retour d'Afrique. Elle est fidèle d'une année sur l'autre à ses lieux de nidification. Ce petit prédateur capture des insectes, des micro- mammifères ou de jeunes oisillons et constitue des garde-manger en empalant ses proies sur des rameaux d'Aubépine.
Également menacée, la Chouette chevêche (Athene noctua) voit ses effectifs décroître rapidement depuis plusieurs années sous l'effet conjugué de la disparition de son habitat et des gros insectes dont elle se nourrit. Les vieux arbres riches en cavités, les cabanes en pierre, les ruines constituent des refuges qu'il faut protéger ainsi que les prairies pâturées ou fauchées.

