Héron cendré

Cet oiseau est bien commun aujourd'hui dans le département, mais il n'en fut pas toujours ainsi.
Dans les années 80, l'espèce n'était visible qu'en hivernage, puis elle a progressivement
colonisé notre région avec l'augmentation de ses effectifs au plan national.
Notre association a relevé les premières nidifications en 1993 sur la commune du Houga puis sur la vallée de l'Adour, dans les ripisylves de Gee - Rivière. En 2018, la situation a bien changé et le statut nicheur du Héron cendré dans le Gers est vérifié sur l'ensemble du territoire.
C'est en janvier que les oiseaux retrouvent la héronnière et consolident les nids occupés les années précédentes ou en bâtissent de nouveau. Selon nos observations, les nids sont établis fréquemment en hauteur, dans les grands arbres des bois ou bosquets de chênes bordant des lacs collinaires ou dans les saulaies denses qui croissent en amont des retenues anciennes. Souvent, ces emplacements attirent aussi d'autres ardeidés, Bihoreau gris, Héron garde-boeuf, Aigrette garzette. Pour l'instant notre record est de 110 nids occupés en 2004 dans une héronnière de la vallée de l'Adour. Le plus souvent, ce sont 10 à 20 nids comptés sur un même site.
La nidification du Héron cendré est très précoce dans le Gers : dés le mois de janvier les couples fréquentent à nouveau les héronnières : transport de matériaux le 28 janvier 2015 et des oiseaux couvants le 4 février 2014 à l'Etang du Mourra. Les premiers juvéniles sont notés dès le mois de mars et les envols les plus précoces au mois de mai : Le 6 mai 2017 , des jeunes proches de l'envol battent des ailes dans un nid à l'étang du Mourra . Les décalages sont importants entre les couples les plus précoces et les plus tardifs. Ainsi, il n'est pas rare d'observer encore quelques jeunes dans les nids au cours du mois de juillet. Il peut s'agir de nichées tardives ou de pontes de remplacement.
L'expansion géographique récente du Héron cendré tient avant tout à la protection dont il bénéficie qui a permis une remontée des effectifs.
Les conditions offertes dans le Gers sont optimales pour l'espèce nombreux plans d'eau aux berges en pente douces ou hauts fonds permettant la pêche, boisements, prairies, cultures et jachères pour la capture de proies moins aquatiques telles que campagnols, insectes et lombrics. A cet égard, la fable de La Fontaine dit juste : le limaçon est au menu du Héron cendré mais il est tout de même moins dédaigneux et difficile que ne le décrit l'auteur et tanches et goujons sont aussi capturés !

Les commentaires sont clos.