Le retour du printemps est annoncé par de nombreuses espèces, la plus emblématique étant l'Hirondelle rustique. Néanmoins, parmi les migrateurs transsaharien qui rejoignent nos contrées pour nicher, le Pouillot de Bonelli est un des plus attachants.
Avant tout repéré par son chant, ce petit passereau peut être confiant dans le mimétisme de son plumage. S'il reste immobile, il est souvent impossible de le distinguer au milieu du feuillage où il se perche pour chanter ou pour se nourrir. Son chant est une répétition brève, rapide et appuyée du même son.
Dans le Gers, on peut l'entendre, et le voir...!, dés les premiers jours d'avril, voire parfois fin mars.
Il fréquente des espace boisés mais assez ouverts avec une prédilection pour les versants ensoleillés. On peut dire que chez nous, c'est l'oiseau par excellence des boisements de chênes pubescents, souvent localisés sur les pentes exposées au sud de nos coteaux.
On le trouve alors de préférence en lisière de bois, de clairières ou dans les petits bosquets. Il peut être proche des habitations si ces conditions sont réunies.
La partie la plus à l'ouest et la plus océanique du Gers semble délaissée par l'espèce comme en attestent les derniers atlas de répartition. Nous avons cependant des données jusqu'à Manciet, Castelnau d'Auzan et Estang et l'espèce est aussi bien représentée dans la Haute Lande. Une meilleure prospection dans cette région pourrait préciser ce point.
Comme chez tous les pouillots, son nid est établi au sol, dans la végétation herbacée, au pied d'un buisson par exemple. Sa discrétion est telle que sa reproduction est rarement rapportée dans les observations. De plus, il semble qu'il ne réalise qu'une seule nichée.
Son passage est bref dans le département. L'essentiel de nos observation est concentré sur les mois d'avril, mai et juin. Les départs s'échelonnent sur les mois de juillet et d'août où il peut être observé en migration avec le Pouillot fitis par exemple.
Toutes les populations de Pouillot de Bonelli se retrouvent l'hiver au Sud du Sahara, au Sahel, dans une étroite ceinture de boisements d'acacias. En Europe, il niche de l'Espagne à l'Autriche et la Slovénie, et délaisse toutes les contrées du Nord. Un oiseau plutôt thermophile donc qui évoque parfaitement les chaudes journées printanières.
