La Buse variable est présente partout dans le département, souvent visible le long des routes lorsqu'elle guette ses proies perchée sur un piquet de clôture ou un câble de téléphone. Sédentaire chez nous, ses populations augmentent en automne et en hiver avec l'arrivée d'oiseaux venus d'Europe de l'Est, de Scandinavie ou d'Allemagne. L'automne permet aussi l'observation de vols migratoires dans le ciel gersois bien que cela soit moins fréquent pour cette espèce que pour d'autres rapaces comme la Bondrée ou les Milans noirs et royaux. le 3 octobre 1997, un groupe de 17 buses prend une ascendance au-dessus de Bascous. Le 31 octobre 97, nous avons noté aussi 7 Buses variables de passage à Auch, en compagnie de Milans royaux.
15 oiseaux aussi le 11 septembre 2015 au lac de la Castagnère à Barran, et 6 le 3 octobre 2015 à Miélan.
Le type d'habitat qu'offre la Gascogne gersoise - c'est à dire une alternance de zones cultivées et de bois ou bosquets - convient bien à ce rapace semi-forestier.
Nous avons ainsi observé sa nidification en plein bois ou au sein de haies composées d'arbres de haut jet, parfois
même isolés. Le couple semble très lié à son territoire dont l'étendue varie selon la richesse du milieu
Les premières parades nuptiales sont notées tốt en hiver, lors des belles journées ensoleillées - un 17 janvier à Duran par exemple - et sont ensuite
régulières en février et mars. Le même nid peut être utilisé pendant plusieurs
années, atteignant des dimensions respectables, mais la concurrence est réelle avec d'autres espèces comme la Corneille noire qui n'hésite pas à subtiliser l'aire traditionnelle. Un 20 mars à Auch ou un 9 avril à Duran, nous avons observé le couple de Buses variables s'affairant autour de l'aire avec transport de
matériaux et un accouplement a été noté le 23 mars 1995 à Mérens, le 17 mars 2008 également. A Lupiac, un accouplement aussi relevé le 24 mars 2013, ou à Riscle le 15 mars 2004
Dès la fin de ce mois et durant celui d'avril, les oiseaux couvent. A ce stade, la date la plus précoce relevée dans notre centrale concerne le 29 mars 1996. Les premières nichées envolées sont vues en juin, comme ce nourrissage d'un juvénile volant suivi par L.Mottier le 19 juin 1999 dans une peupleraie de Lectoure.
Durant la reproduction, la proximité avec d'autres rapaces ou les corvidés est souvent conflictuelle et la centrale enregistre des attaques ou des poursuites avec les espèces fréquentant les mêmes milieux : Faucon crècerelle, Elanion blanc, Milan noir, Autour des palombes, Aigle botté, Corneille noire et grand Corbeau.
Côté alimentation, si les rongeurs constituent l'essentiel des proies également observé la Buse variable
capturées, nous avons capturant des lombrics, ou se nourrissant sur une charogne (un agneau, un poisson), voire transportant des serpents. Cela est relevé le 30 avril 2000 à Saint-Martin, le 10 mai 2004 à Auch ou le 25 juin 2005 à Béraut. Elle est parfois plus ambitieuse comme lors d'attaques sur une Perdrix rouge ou un faisan, en échec dans les deux cas.
En cette période hivernale, l'observation de la buse variable est aisée dans tous types de milieux, dés lors que quelques piquets de clôture, arbre isolé ou pylône lui permettent de réaliser ses affûts
de chasse. On pourra sans doute découvrir la diversité de son plumage qui lui a valu son nom français.
Jean Bugnicourt
