Depuis la mi-août environ, nos jardins et nos campagnes résonnent des petits cris du Gobemouche noir. La fin de l'été est la saison privilégiée pour l'observer dans le sud-Ouest de la France, que l'on se trouve en montagne, dans nos coteaux de Gascogne ou sur la côte atlantique. Les oiseaux aperçus au détour d'une haie, d'une lisière de bois, sur un fil électrique, ont entamé leur migration qui va les conduire vers l'Afrique tropicale. Ils ne fréquentent notre département que quelques jours, si les conditions météorologiques ne compromettent pas le franchissement de la chaîne pyrénéenne. Les déplacements sont nocturnes. Toute la journée, ils chassent les insectes et reprennent des forces.
Même en transit, ils conservent un comportement territorial et n'hésitent pas à chasser leurs congénère du bout de jardin qu'ils se sont appropriés.
Les reprises d'oiseaux bagués semblent indiquer que la majorité des populations originaires de Scandinavie (Suède et Finlande) passent par le Sud-Ouest de la France avant de rejoindre l'Espagne, le Portugal, puis l'Ouest du Maroc et enfin leur destination finale au Nord du Golfe de Guinée.
Ces oiseaux ne semblent pas utiliser le même trajet de retour au printemps, empruntant une voie plus orientale.
Les oiseaux d'Europe centrale sont néanmoins les premiers à traverser notre pays suivis des individus d'Europe du Nord. Les juvéniles sont aussi les plus précoces.
En France, le Gobemouche noir niche de façon très isolée ça et là. Il n'y a pas de preuve récente de nidification en Midi-Pyrénées (cf Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées) bien que celle-ci ait été relevée par le passé en Aveyron ou dans les Hautes-Pyrénées.
Dans le Gers nous notons régulièrement sa présence lors des migrations pré-nuptiales (dates extrèmes relevées entre le 17 avril 2010 et le 22 mai 1991). Le passage post-nuptial s'étale sur une plus longue période avec des dates extrêmes relevées le 24/07/2003 et le 14/10/1990.
Au printemps, la livrée nuptiale du mâle évite toute confusion avec d'autres espèces et en pai cousin le Gobemouche gris. Celui-ci est aussi migrateur mais il niche plus abondamment dans nos contrées.
En toutes saisons, le Gobemouche noir se nourrit d'insectes, surtout Hyménoptères, Diptères et Coléoptères, capturés le plus souvent en prospectant le feuillage et moins fréquemment en vol
Ouvrons l'œil pour découvrir dans notre jardin ou à l'occasion de nos promenades cet oiseau attachant. Son long périple mérite bien cette attention !
